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Publié le 27 novembre 2018

Voyage en Chine / 2 – Un musée pour écrire l’histoire du peuple Shui

Le 1er octobre 2018 à Sandu, dans la province du Guizhou, un musée sur l’histoire, la culture et les traditions ancestrales du peuple Shui a ouvert ses portes. Les Shui (ou Sui, « eau » en chinois) constituent un des 55 groupes ethniques chinois.

S’il ne compte plus que 400 000 personnes et ne pèse rien face au 1,230 milliard de Hans, ce peuple fier possède sa propre langue, appartenant au groupe linguistique sino-tibétain. Son système d’écriture appelé le « Shui Shu » (les lettres Shui), datant de plus de 2000 ans, se compose d’environ 400 mots et s’utilise principalement pour la divination. La majorité des Shui, qui pratiquent le mandarin au quotidien, n’ont pas appris ce langage complexe et sacré.

Leurs habitations se concentrent le long du cours supérieur des rivières Duliu et Longjiang, au sud de la chaîne des Miaoling shan sur le plateau Yungui (qui se partage entre les provinces du Yunnan et du Guizhou). On surnomme cette région « le pays où coule le lait et le miel » pour ses forêts denses et ses paysages pittoresques qui se prêtent parfaitement à l’agriculture en terrasse et à la sylviculture.

Dans le tout nouveau musée moderne et pédagogique de Sandu, la culture et les coutumes de ce peuple minoritaire ont été remises au premier plan. Au cœur du parcours muséographique trône un personnage étonnant, totalement oublié par l’histoire chinoise (volontairement ?) : ce Shui a été l’un des premiers compagnons de Mao Zedong… a rencontré Lénine… et a disparu à 31 ans en chantant l’Internationale !
Suite au prochain épisode.

La langue Shui (haut) et la langue chinoise (bas).
Les deux caractères du haut relèvent d’un registre élevé qui correspond bien au fait que l’écriture Shui n’est que pour les plus savants, et son contenu sacré.
Le premier caractère signifie « aider, assister » ; le second « la personne qui assiste l’empereur, le gouverneur (pour premier ministre ou chancelier) ».