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Publié le 19 février 2019

COULEUR – BLANC

UNE IMAGE – UN MOT

Une immersion dans le blanc scintillant… Du vaste dôme conique à la courbe enveloppante tombe une lumière diffuse qui irradie, fait danser les lignes et cligner les yeux. C’est à la fois rassurant comme un cocon et déstabilisant comme un mirage, splendide, fascinant.

Cet espace unique, imaginé par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer (1907-2012), c’est la salle du Conseil national du Parti communiste français (PCF), place du Colonel-Fabien à Paris.

Du sol au plafond, des milliers de lamelles blanches d’aluminium ionisé, disposées à la perpendiculaire les unes des autres, dessinent des cercles concentriques et un jeu subtil d’ombre et de lumière. Elles réfléchissent la clarté de néons invisibles qui baigne tout l’espace, en douceur. Ces lames métalliques ont aussi une fonction acoustique.

La salle est abritée par une calotte de béton tout aussi blanc, qui émerge du sol, mi-dehors, mi-dedans. Elle a été construite entre 1978 et 1980 et signe la fin d’un chantier en deux phases commencé en 1969. Le siège moderniste du PCF est la seule œuvre parisienne du grand architecte.

« Ce n’est pas l’angle droit qui m’attire, ni la ligne droite inflexible créée par l’homme. Ce qui m’attire, c’est la courbe libre et sensuelle, la courbe que je rencontre dans les montagnes de mon pays, dans le cours sinueux de ses fleuves, dans le nuage du ciel, dans le corps des femmes. Tout l’univers est fait de courbes. »
Oscar Niemeyer

Créateur de Brasilia entre 1956 et 1960, Oscar Niemeyer est arrivé à Paris en 1964, exilé par la dictature militaire brésilienne. L’année suivante, il rencontre l’architecte communiste Jean Nicolas, qui le présente aux dirigeants du parti, et Niemeyer commence à esquisser le nouveau siège. Il travaillera gracieusement et sera entouré, pour mener à bien le projet, de trois architectes – Jean Deroche, Paul Chemetov, Jean-Maur Lyonnet – avec Jean Prouvé pour la façade vitrée.