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08 mar 2019
Publié le 8 mars 2019

Hubertine Auclert (1848-1914), pionnière du féminisme

« La suffragette française », c’est ainsi que la présente l’historien américain Steven C. Hause, spécialiste du féminisme français, dans l’ouvrage qu’il consacre à cette militante des droits des femmes : Hubertine Auclert, The French Suffragette, Yale University Press, 1987. (édition française en 2004 chez Bleu autour ; préface de Geneviève Fraisse).

En 1882, cette combattante des droits des femmes se réapproprie le terme de « féminisme », qui avait été discrédité par les détracteurs de la cause des femmes, pour lui donner une valeur positive et caractériser la lutte pour faire progresser la condition féminine. Par erreur, ce terme avait été attribué au socialiste Charles Fourier. Il sera popularisé par la presse hexagonale, en 1892, lors du Congrès général des sociétés féministes, organisé à Paris.

Par ses nombreuses pétitions, Hubertine Auclert fait avancer, sous la Troisième République, la cause des femmes et des travailleuses. Par exemple, les vendeuses et les ouvrières obtiennent le droit de s’asseoir dans les grands magasins et les ateliers. Qui se rappelle aujourd’hui que par ses actions, les femmes sont devenues par la loi de 1907 électrices aux conseils des « prud’hommes » puis éligibles à ces conseils l’année suivante ?

Pour aller plus loin, lisez son discours prononcé au Congrès ouvrier socialiste de Marseille, le 22 octobre 1879, sur l’égalité sociale et politique de la femme et de l’homme.

Un extrait de ce discours : « Femmes de France, je vous le dis du haut de cette tribune. Ceux qui nient notre égalité, dans le présent, la nieront dans l’avenir. Comptons donc sur nous-mêmes, n’abandonnons pas nos revendications. Nous sommes depuis des siècles trop victimes de la mauvaise foi, pour nous oublier nous-mêmes et croire qu’en travaillant pour le bien-être général, nous aurons notre part du bien général…». Ce texte est intemporel et pose des questions universelles.

Citoyenne, républicaine, journaliste, législatrice, prud’femme, avocate… Hubertine Auclert est inhumée au cimetière du Père-Lachaise. Sa tombe, face à celle d’Honoré de Balzac, est ornée d’une sculpture qui commémore le « suffrage des femmes ».

Source : Centre Hubertine Auclert.